Je n’ai jamais d’orgasme vaginal !

Rassurez-vous : l’absence de plaisir vaginal n’est pas anormal !

“C’est normal ?”

C’est l’une des questions qui nous est le plus fréquemment posée. Aussi, avant d’envisager de consulter un sexologue, est-il important de bien avoir conscience de la réalité des faits en ce qui concerne la “mécanique” du plaisir féminin.

Selon nos statistiques, consultations et questionnaires réunis, près de 3 femmes sur 5 estiment ne pas ou très rarement avoir de plaisir vaginal. En clair, la pénétration et le va-et-vient du pénis (ou d’un sex-toy) dans le vagin ne procure pas chez ces femmes l’excitation sexuelle suffisante permettant d’atteindre l’orgasme – ou ce qu’elles estiment être l’orgasme.

Les femmes qui se trouvent dans cette situation croient avoir une sensibilité du vagin “anormale”, c’est-à-dire qu’elles estiment que celui-ci est insuffisamment sensible aux stimulations et aux mouvement du pénis. Ce qui leur fait perdre confiance en leur potentiel sensuel, leur fait croire à une possible frigidité (anorgasmie en termes exacts), et peut les inciter à entreprendre un travail sexologique.

Les émissions de télévision et les articles de magazines regorgent d’articles traitant de la sexualité, instituant comme modèles des femmes qui “prennent leur pied” dans le cadre d’une sexualité décomplexée, où l’orgasme vaginal est quasi automatique. Dans les faits, il faut s’éloigner ce ce cliché afin de considérer  la réalité du mécanisme du plaisir féminin.

D’abord, on peut se pencher sur l’examen des “courbes de désir et de plaisir” masculins et féminins, qui indiquent les spécificités de l’excitation et de l’orgasme selon que l’on est un homme ou une femme. On s’aperçoit ainsi que les femmes ont, par nature, besoin de plus de temps que les hommes pour parvenir à l’excitation comme à l’orgasme. Hommes et femmes ne donc pas “synchros” durant l’acte sexuel, les hommes étant plus rapides que les femmes. Dans ces conditions, l’homme pourra avoir obtenu satisfaction sexuelle bien avant sa partenaire, la “période réfractaire” suivant l’éjaculation l’empêchant de retrouver le désir.

L’orgasme vaginal n’est pas automatique !

Bien plus développé qu’on le croit, parcouru de terminaisons nerveuses, le clitoris n’est que la surface émergée d’un puissant organe permet un orgasme clitoridien plus fréquent que l’orgasme vaginal.

Ensuite, il faut savoir que la majorité des femmes sont par nature “clitoridiennes” plutôt que “vaginales”. Pourquoi ? Parce que le clitoris est une zone d’une surface bien plus grande que sa partie visible ne le laisse supposer, et qu’elle est parcourue de terminaisons nerveuses très sensibles aux stimuli (toucher, caresses…). Bien sûr, tout est question d’individus, mais ce concept de plaisir clitoridien recouvre bien une réalité: la simple stimulation du clitoris peut suffire – et suffit souvent – à nombre de femmes à parvenir à l’orgasme.

A l’inverse du clitoris, le vagin n’est pas en lui-même une zone spécifiquement érogène. Le vagin est un conduit souple assez sommaire dans son anatomie, et il est parcouru de peu de terminaisons érogènes. Sa fonction première n’est pas de favoriser le plaisir sexuel de la femme mais d’assurer la communication entre l’utérus et l’extérieur du corps féminin. Cela étant, l’intromission et le va-et-vient du pénis peuvent être – et sont – sources de plaisir pour nombre de femmes, mais très rares sont celles qui parviennent à l’orgasme par la seule excitation vaginale.

Dans ces conditions, il convient de regarder la réalité en face : ce que l’on appelle plaisir vaginal est dans l’immense majorité des cas d’abord et avant tout la combinaison simultanée de différents plaisirs :

– le plaisir ressenti du fait du va-et-vient du pénis: il est sexuellement agréable de se sentir pénétrée.
– le plaisir lié à l’acte d’amour: il est émotionnellement agréable de “faire l’amour” avec un homme que l’on aime.
– le plaisir lié aux caresses sur les zones érogènes (clitoris notamment mais pas seulement) durant l’acte.
– le plaisir lié à la fantasmatique mise en oeuvre durant l’acte sexuel.

On le comprend mieux à présent, ce fameux orgasme vaginal ne peut s’obtenir que de deux façons :

  • si l’homme est capable de se caler sur le rythme d’excitation plus lent de la femme.
  • si le rapport sexuel est accompagné d’une dimension cérébrale laissant place à la fantasmatique.

Une femme qui souffre de ce qu’elle pense être un manque de sensibilité au plaisir vaginal aura donc surtout besoin d’un partenaire patient et endurant, mais aussi d’apprendre à développer sa cérébralité et sa fantasmatique personnelle, afin d’inclure des dimensions supplémentaires, sources de plaisirs nouveaux, dans ses rapports sexuels. Il lui faut intégrer la dimension ludique de la sexualité, qui fait du rapport sexuel non seulement l’union “sacrée” des corps, mais aussi une fête des sens dont la pratique est agréable pour ce qu’elle est : un plaisir partagé, au delà de la simple notion d’amour.

En résumé: le plaisir vaginal ne peut pas exister sans un plaisir des sens plus global, dont la sensation de pénétration n’est pas la seule composante. Le vagin n’étant pas à lui seul l’unique lieu et instrument du plaisir sexuel féminin, l’orgasme vaginal ne va jamais de soi. Une femme ne doit donc pas culpabiliser ou se remettre en question – et a fortiori se croire anormale – si elle ne l’éprouve pas, ou peu, ou jamais. En revanche, elle peut apprendre à le rechercher et le développer, par exemple dans le cadre de thérapies et/ou exercices proposés par l’Eveil Sensuel, axés sur le lâcher-prise et l’introduction d’une dose de fantaisie érotique dans sa pratique sexuelle.

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