Le Surmoi et le Ca dans la thérapie

Aider son « animal intérieur » – le Ça – à se libérer, pour enfin profiter du plaisir.

La sexologie est une science humaine relativement récente (milieu des années 1960/début des années 1970), dont les praticiens sont issus pour l’essentiel de la psychanalyse et de la psychothérapie. Elle a la particularité de concentrer son champ d’action sur la sexualité et le comportement sexuel, et pour but d’aider à résoudre les troubles de la libido, du plus anodin (anorgasmie passagère, manque de désir), au plus handicapant (vaginisme, anorgasmie primaire dûs à viol ou inceste, par exemple).

C’est pourquoi les sexologues de l’Eveil Sensuel ont une formation préalable de psychanalyste, qui leur permet de disposer de techniques favorisant l’exploration des méandres complexes de la psyché humaine. A cette formation s’ajoute une spécialisation, forgée au fil d’années d’expérience et de pratique, dans l’observation, l’étude et le traitement du spectre quasi infini des troubles du comportement sexuel.

En cabinet d’Eveil Sensuel, dans le but d’encourager le lâcher-prise, les entretiens sexologue/patiente alternent avec du yoga, de la sophrologie, de l’hypnose. Au fil des séances, la patiente reçoit des exercices personnalisés qui aident et soutiennent sa progression, et qu’elle pratique généralement chez elle.

Par téléphone ou via MSN/Skype, l’accent est mis sur les entretiens, l’exploration de l’imaginaire érotique (fantasmes), et la réalisation d’exercices.

Dans tous les cas, le sexologue adapte les principes et techniques de la Méthode aux spécificités et au vécu de sa patiente. C’est ainsi que, aucune femme ne ressemblant à une autre, aucune femme ne souffrant de troubles exactement similaires à une autre, chaque thérapie est unique, individualisée, strictement adaptée à la patiente et à elle seule.

Deux importants personnages de l’inconscient et de la libido: le Surmoi et le Ça.

Psychanalyse et sexologie partagent de nombreux points communs, ne serait-ce que par l’exploration de l’inconscient et des mécanismes qui le composent. A ce titre, ils manient des concepts proches, voire identiques, qui aident à se familiariser avec la façon dont fonctionne, dans ses grandes lignes tout au moins, l’esprit humain.

C’est ainsi que, dans la thérapie de l’Eveil Sensuel, nous utilisons fréquemment, afin d’illustrer notre propos, deux concepts bien connus des psychanalystes: le Surmoi et le Ça. Nous livrons ci-dessous les définitions de ces deux concepts, étant entendu que nous privilégions ici le sens où elles s’appliquent plus spécifiquement à la thérapie sexologique, et celui où nous les employons durant la cure de l’Eveil Sensuel.

• Le Surmoi a été découvert par Sigmund Freud (1887-1953). Pour faire simple, disons que c’est la « carapace morale » que se forge tout être humain afin de pouvoir résister aux injonctions, appels et tentations de ses pulsions primitives, instinctives et animales. Le Surmoi est un censeur moralisateur qui ne tolère pas que l’être humain laisse exprimer ce qu’il considère comme de « basses pulsions »… au premier rangs desquelles se trouvent naturellement les pulsions sexuelles, régies par le Ça, et la sexualité en général.

• Le Ça, découvert par Georg Groddek (1880-1933, voir notamment « Le livre du Ça »), est tout à l’opposé: c’est une énergie essentiellement sexuelle contenant l’ensemble de nos pulsions primitives, instinctives et animales. Son seul objectif est de pouvoir parvenir à les laisser s’exprimer, notamment en trompant la vigilance du Surmoi. Le Ça est un jouisseur, il est concentré sur la satisfaction immédiate de ses désirs et pulsions; il ne supporte ni la pudeur ni le refoulement, son seul principe dynamique est le Plaisir.

Ces deux « personnages » antinomiques – Le Surmoi est analytique et raisonné, tandis que le Ça est impulsif et irrationnel – et impalpables cohabitent au quotidien dans notre psyché. Autant ils semblent abstraits à la lecture de ces définitions, autant on constate que leurs effets – et souvent leurs ravages – sont, eux, bien réels, quand ils investissent le champ de la sexualité:

En résumé:
– un Surmoi hypertrophié produit un comportement sexuel timoré, censuré, craintif, où le plaisir est absent.
– un Ça hypertrophié produit un comportement sexuel débridé, excessif voire amoral, et relevant de la nymphomanie.

C’est naturellement entre ces deux extrêmes qu’une sexualité harmonieuse trouve sa place. Le problème étant, lorsque l’on consulte en sexologie pour des troubles sexuels, de parvenir à trouver sa juste place entre ces extrêmes; notamment en parvenant à faire cohabiter harmonieusement en soi ces deux puissantes entités contradictoires que sont le Surmoi et le Ça.

Dans nombre de cas, tout au moins en ce qui concerne les troubles d’origine non organique, la femme qui vient consulter en sexologie souffre d’une trop grande emprise de son Surmoi. Ce qui se traduit par le fait qu’elle ne parvient pas à se libérer dans l’acte sexuel, et à accepter d’y prendre du plaisir. Le Surmoi lui a appris à taire et refouler ses pulsions sexuelles, à les considérer comme sales, bestiales, pénibles, voire indignes d’intérêt. Son être social (son Moi, pour utiliser un autre terme psychanalytique) n’arrive pas à laisser s’exprimer, durant le temps de ses rapports sexuels, son être primitif, animal et instinctif, lequel voudrait être tout entier tendu vers le plaisir.

Autant le Surmoi est utile dans la vie sociale, car il permet de poser des règles de conduite permettant une vie en collectivité harmonieuse, et d’éviter à l’être humain de se comporter comme un animal, autant il est encombrant, inhibant et même nocif lorsqu’il est présent dans les rapports sexuels. C’est pourquoi, au cours de la relation sexuelle, la femme doit être à même de faire « disjoncter » temporairement son Surmoi pour permettre à son Ça de prendre, temporairement, le dessus.

Il faut le savoir, la sexualité est le domaine de prédilection du Ça. Les plaisirs du sexe ne peuvent être obtenus que si on laisse un minimum la bride sur le cou à cette entité jouisseuse et facétieuse, mais au tempérament quelque peu anarchique, qu’est le Ça.

Le travail de la Méthode

Bien entendu, ce shéma Surmoi/Ca est une ligne directrice, une grille de lecture pratique car compréhensible et permettant d’y voir un peu plus clair dans le fonctionnement de la libido humaine. Mais, comme dans toute science humaine, il ne saurait définir et décrire avec exactitude la totalité des comportements sexuels. Certains troubles du comportement sexuel féminin ne relèvent pas entièrement de cette dichotomie. Certaines femmes ont une histoire personnelle qui ne saurait se réduire au seul conflit Surmoi/Ça. Dans ces cas, bien entendu, le sexologue pose un diagnostic et utilise des techniques spécifiques, adaptées aux particularismes de la patiente.

Pourtant, la connaissance de ce conflit permanent Surmoi/Ça – et la recherche de leurs influences mutuelles sur la personnalité et la sexualité de la patiente – est dans la majorité des cas un outil pédagogique précieux qui permet aux sexologues de l’Eveil Sensuel d’orienter la thérapie vers des techniques et exercices permettant à la femme sujette à des troubles sexuels de se libérer peu à peu de l’emprise d’un Surmoi encombrant.

C’est ainsi que le but essentiel de la Méthode, à travers les entretiens et la pratique des exercices sera toujours le suivant:

Minimiser l’emprise du Surmoi sur la vie sexuelle, et domestiquer le Ça.

 

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