C’est la question que nous pose chaque femme atteinte de vaginisme lorsqu’elle envisage une thérapie dans le but de se débarrasser de cette terrible et douloureuse affliction.
Notre réponse est toujours la même : bien sûr qu’on en guérit ! Il faut simplement comprendre d’où vient le vaginisme chez la femme qui en souffre, et celle-ci doit accepter de suivre les exercices proposés.
Le vaginisme est le plus souvent lié à une profonde méconnaissance de l’anatomie féminine
Dans l’absolu, le mécanisme ayant conduit à la fermeture-réflexe systématique de l’orifice vaginal est assez simple, et aujourd’hui bien connu : les femmes atteintes de vaginisme souffrent d’une méconnaissance profonde de leur corps, et plus généralement de l’anatomie et de la génitalité féminine. Elles éprouvent une telle aversion envers leur vulve qu’elles n’en connaissent pas les détails et le fonctionnement. Une femme vaginique envisage son anatomie intime avec irrationalité et méconnaissance de la réalité anatomique féminine : pour elle, le vagin est un obscur conduit qui n’a pas de faculté de dilatation, et elle se demande comment un pénis « peut bien entrer là-dedans ». De ce fait, elle est constamment sur la défensive, s’interdisant toute détente susceptible d’améliorer les choses.
Or, la réalité est que le vagin est un conduit souple capable de se dilater dans des proportions considérables… puisqu’il est à même de laisser passer la tête d’un bébé lors de l’accouchement ! La femme vaginique est donc victime d’idées fausses sur sa dimension corporelle, et le travail du sexologue va dès lors consister à la « ramener à la raison » en lui démontrant, à force de discussions pédagogiques et d’exercices adaptés, que son vagin a les mêmes caractéristiques de souplesse et de dilatation que celui d’une autre femme.
Les origines du vaginisme : éducation et événements traumatiques
Ce n’est pas un hasard si le vaginisme s’installe le plus souvent chez les femmes qui ont été éduquées dans un climat où les choses du sexe sont taboues, et considérées comme « sales ». A ce sujet, quitte à être politiquement incorrects, nous constatons que le vaginisme touche par exemple de nombreuses femmes de culture musulmane. Mais pas que : des femmes chrétiennes élevées sous le poids de tabous ancestraux pesant sur la sexualité en sont également victimes, bien qu’à une moindre échelle.
Bien sûr, il existe d’autres origines du vaginisme, surtout lorsque l’on parle de « vaginisme secondaire », c’est-à-dire d’un vaginisme qui s’est installé plus tard, après une période de rapports sexuels « normaux » : agressions sexuelles, viols, etc. Mais c’est un fait que l’éducation et la façon dont est envisagée la sexualité dans une famille compte pour beaucoup dans l’installation du vaginisme. Dès lors, le travail du sexologue en partenariat avec la femme va consister en un patient travail de déconstruction et de remise à plat de toutes les fausses idées ayant installé le vaginisme dans son corps comme son mental.
Guérir, vite, du vaginisme ?
L’expérience démontre que l’on guérit, dans tous les cas, du vaginisme. Nombreuses sont nos ex-patientes pouvant en témoigner. Mais toutes se sont données la peine d’y parvenir. C’est un chemin exigeant, mais pas si long et tortueux que cela. La seule condition est d’accepter de mettre sa pudeur de côté le temps de la thérapie (verbale dans les entretiens avec le sexologue, et corporelle pour les exercices à réaliser chez soi), dans le but de consacrer toute son attention au réinvestissement de sa dimension corporelle, et de se réconcilier peu à peu avec son corps de femme. Un volontarisme résolu est donc nécessaire de la part de la patiente, mais les résultats peuvent se constater bien plus rapidement que vous l’imaginez.