La soi-disant « république » islamique d’Iran a rendu le port du voile obligatoire pour les femmes depuis la « révolution » de 1979, et l’arrivée au pouvoir des mollahs. Une « police des moeurs » avait été crée dans la foulée, et des policiers circulant en fourgon dans les rues de Téhéran et d’ailleurs étaient chargés de faire appliquer la loi en interpellant les contrevenantes, et en les faisant condamner à de lourdes peines.
Le fouet et la prison pour les « débauchées » !
Aujourd’hui encore, une femme non voilée risque des dizaines d’années de prison, et des dizaines de coups de fouet, pour avoir osé déambuler dans les rues sans son hijab. C’est par exemple ce qui est arrivé à l’avocate Nasrin Sotoudeh, arrêtée en juin 2018 pour « insulte au guide suprême » et « incitation à la débauche » (!).
Dans les faits, il est de plus en plus difficile pour les obscurantistes au pouvoir de faire respecter cette « loi », tant les femmes iraniennes sont de plus en plus nombreuses à rejoindre ce mouvement dit des « filles de l’avenue de la Révolution », né fin 2018, en référence à ces nombreuses audacieuses résistantes qui se plantent au carrefour des rues en brandissant leur voile au bout d’un bâton.
Mais, malgré ce nombre croissant de femmes refusant de se voiler, les barbus ne comptent pas se laisser faire, et maintiennent la pression sur la population féminine. C’est ainsi que, plus récemment, le gouvernement iranien a rendu obligatoire pour les femmes de se couvrir les cheveux également sur toutes les photos qu’elles publient sur Instagram.
Ces iraniennes résistent par la provocation sur Instagram !
Mais c’est sans compter sur l’imagination des iraniennes, dont beaucoup n’entendent plus se laisser faire. Dans ce pays islamique où les homosexuels et les femmes adultères (ou violées !) sont pendu(e)s à des grues en place publique, ce sont en effet les femmes qui font le plus preuve de courage en multipliant des actes de résistance, au péril de leur liberté ou de leur vie. Pour preuve, la façon dont nombre d’instagrameuses ont trouvé un habile moyen de contourner la loi :
Elle se couvrent les cheveux, mais dévoilent largement le reste, certaines allant jusqu’à montrer leurs corps ou se dénuder quasi complètement… à l’exception du hijab ! Des attitudes certes provocatrices, mais qui ont pour but de démontrer par l’humour l’absurdité d’une pratique obscurantiste de la religion imposée par un pouvoir dictatorial.
En Iran comme ailleurs, l’espoir d’une société égalitaire pour toutes et tous vient donc le plus souvent des femmes, qui ne craignent plus de revendiquer leur féminité au risque de s’exposer à de graves ennuis policiers et judiciaires. Mais il semble qu’elles aient aujourd’hui l’avantage du nombre, ce qui rend une répression systématique quasiment impossible. Grâce à elles, l’optimisme revient, et il sera de plus en plus difficile pour le pouvoir iranien d’enrayer un mouvement féministe d’une telle ampleur.
En France aussi, nous avons aussi nos résistantes. La courageuse Zineb El Razoui, ex dessinatrice de Charlie Hebdo, est par exemple toujours menacée de mort par les intégristes islamistes de la planète entière, et doit vivre au quotidien sous protection policière. Elle non plus ne lâche jamais l’affaire, et refuse de baisser les yeux devant l’obscurantisme religieux, quitte à prendre des risques pour sa vie. On aimerait que davantage d’hommes aient un tel courage.
Pas de doute, en ce début de vingt et unième siècle, l’espoir est féminin.
Poster un Commentaire